Alex Draper, de la Edmonton Community Foundation, est le titulaire de la bourse en philanthropie communautaire pour l’année 2016. Grâce à cette bourse, Alex entreprendra un projet sabbatique en vue d’explorer comment les données sur les subventions peuvent servir à brosser le tableau de l’impact social dans sa collectivité.

Tout au long de l’année, dans le blogue de FCC, nous ferons des mises à jour sur le projet d’Alex. Dans son premier billet, Alex explique ce qu’il fera et la manière dont vous pouvez l’aider.

L’idée de ce projet m’est venue au sommet de Community Knowledge Exchange, en 2014. Lors de la séance « Can Open Data Unlock Fort Philanthropy? A Case Study in Three Parts », on a présenté la société Ajah et le cyberoutil Landscape, de Powered By Data [initiative sociale d’Ajah], qui fait le suivi des subventions octroyées par les fondations et les gouvernements aux organismes de bienfaisance et aux OSBL au Canada.

Imaginez à quel point ce serait intéressant d’avoir, en un seul endroit, de l’information sur tous les programmes et services subventionnés dans votre collectivité, et sur les fonds qui ont été attribués à ces programmes et services.

L’importance de cette possibilité m’est tout de suite apparue clairement. Une base de données de toutes les subventions octroyées par les bailleurs de fonds permettrait aussi de dresser une liste de tous les programmes subventionnés. Grâce à cette liste, on pourrait connaître l’ensemble des programmes et services offerts dans la collectivité, ainsi que les fonds qui leur sont attribués. Une telle ressource nous montrerait les secteurs sous-financés et ceux pour lesquels les fonds n’ont pas été distribués efficacement, et cette information aiderait à prendre toutes les décisions futures concernant le subventionnement.

Toutefois, des milliers d’organismes de bienfaisance sont actifs rien que dans ma collectivité (Edmonton). Quelle tâche cauchemardesque ce serait d’essayer de visiter tous ces organismes pour connaître leurs programmes! Tâche qui serait rendue encore plus compliquée en raison de leur financement (ou sous-financement), ce qui fait en sorte qu’ils doivent protéger leurs ressources. Les organismes de bienfaisance savent que les fonds sont limités, et leur financement est presque toujours relié à un programme ou une stratégie ayant pour objectif de satisfaire les exigences d’un bailleur de fonds. Ils courent un risque évident s’ils décident d’altérer la structure de leur financement.

Les sources de financement sont bien moins nombreuses que les organismes de bienfaisance et les organisations, ce qui rend plus facile la collecte de données auprès de ces sources. En outre, la grande majorité des bailleurs de fonds produisent déjà des rapports qui exposent de façon détaillée leurs décisions en matière de financement. Non seulement il est beaucoup moins difficile d’aborder le problème sous l’angle collectif des bailleurs de fonds, mais on devrait obtenir des résultats plus précis. Par ailleurs, les bailleurs de fonds seraient probablement les premiers à profiter d’une telle base de données. Lorsqu’ils réaliseront les avantages qu’ils en retireraient, il est probable qu’ils seront beaucoup plus enclins à modifier leurs processus afin de favoriser le développement et l’amélioration de la base de données.

Cela fait des années que les organismes entendent le même discours : ils doivent travailler ensemble, en partenariat, et éviter les dédoublements de services. À leur tour, les bailleurs de fonds pourraient être incités à faire de même, car ils disposeraient d’un outil qui leur permettrait de coordonner efficacement leur action.

Quelques bailleurs de fonds ont déjà fait télécharger leurs données dans l’outil Landscape, mais peu de progrès ont été réalisés au cours des deux dernières années. C’est ici que mon projet entre en scène. Pour que les gens acceptent la base de données, celle-ci doit être utile. Et pour qu’elle soit utile et puisse orienter les subventions de façon fiable, les données doivent être suffisantes et atteindre une masse critique. Il faudra faire un travail énorme pour essayer d’atteindre cette masse critique en entreprenant la compilation de toutes les subventions octroyées au Canada. Cependant, si les efforts sont concentrés par région géographique, ce sera bien moins difficile de recueillir toutes les données pour une plus petite région en vue d’atteindre un niveau d’exhaustivité utile. C’est ce que je vais faire, en débutant par Edmonton.

Il paraît réaliste d’être en mesure de faire une recherche rapide pour trouver combien de programmes sont destinés aux jeunes dans ma ville, combien d’argent reçoivent ces programmes et qui les finance. C’est ici qu’apparaît mon premier défi majeur, qu’il me faut résoudre avant de simplement commencer à intégrer des données à la base de données pour la voir se remplir de précieuses connaissances communautaires. Chaque subvention devra être codée d’une manière standardisée. Des messages seront souvent nécessaires, et le plus difficile sera probablement de coder les zones et les champs du programme.

La base de données offre la possibilité de voir facilement combien d’argent est attribué à des secteurs spécifiques, par exemple l’aide aux nouveaux arrivants dans le domaine de la santé mentale. Il est important que tous puissent avoir accès à cette information. À cette fin, les fonds alloués pour l’aide aux nouveaux arrivants dans le domaine de la santé mentale pourraient être codés ainsi : « Nouveaux arrivants » et « Santé mentale ».

Je veux vous demander votre aide parce qu’il semble que je vais essayer de mettre au point une méthode de codage qui répond aux normes de l’industrie! Est-ce que votre fondation dispose d’un système ou d’une méthode de codage pour faire un suivi dans les secteurs que vous subventionnez? Si oui, comment l’avez-vous élaboré? Est-ce que ça fonctionne bien? À quel point une méthode doit-elle être spécifique? À la Edmonton Community Foundation, nous avons un assez bon système, mais je suis sûr qu’on peut l’améliorer. L’Agence du revenu du Canada utilise cette liste de codes qui peut aussi constituer un bon point de départ.

Je sais que je vous ai posé beaucoup de questions dans ce billet, et je vous prie de me prodiguer vos conseils à adraper@ecfoundation.org.

Merci d’avoir lu mon premier billet! Je suis enthousiasmé par ce projet intéressant et par la possibilité de travailler avec la Fondation Carold, Fondations communautaires du Canada et le plus grand nombre possible de représentants des fondations communautaires partout au pays. À la prochaine!

Alex